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Comment les membres d’APC améliorent-ils le quotidien de leurs communautés ? Nous présentons dans cette chronique des récits qui soulignent l’impact et les changements opérés par nos membres, avec l’aide de subventions d’APC. EMPOWER Malaysia contribue à défendre et renforcer les droits des femmes et l’égalité des genres avec des initiatives de terrain pour l’instauration d’une démocratie plus juste et dynamique.

Le groupe de défense des droits humains EMPOWER Malaysia est membre du réseau APC depuis 2017. Son travail porte essentiellement sur la promotion de l’égalité politique des femmes par la mise en œuvre de principes féministes et de droits humains. Selon ses propres termes, « la création d’espaces permettant un parcours exploratoire et le renforcement des compétences » est au centre de son travail. 

Les femmes au cœur du Festival Perempuan

Avec l’aide d’une petite subvention d’APC, EMPOWER a organisé en 2018 le Festival Perempuan (« Festival des femmes » en malais) pour mettre en valeur « les voix absentes et invisibles des femmes, en portant leur réalité dans l’espace public et politique ». 

Programmé en même temps que la campagne « 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre », le festival proposait des projections en direct, des lectures de poèmes, des groupes musicaux menés par des femmes et des expositions sur la violence basée sur le genre, des discussions sur Twitter en direct et des forums de discussions.

« Toutes les personnes avec qui nous avons travaillé étaient des femmes et des personnes queer qui n’ont, pour la plupart, que peu d’occasions de se produire malgré la quantité de réalisations qu’elles peuvent proposer et la qualité de leur musique et de leur poésie », déclarait EMPOWER. L’organisation a ajouté qu’elle avait profité de l’occasion pour faire découvrir aux performeuses la Déclaration universelle des droits de l’homme et les Principes féministes de l’internet, un ensemble d’énoncés qui propose une lecture des droits essentiels en lien avec l’internet selon le prisme du genre et des droits sexuels. 

EMPOWER note que, pour plusieurs des artistes, le festival a été un événement transformateur. « Certains des groupes menés par des femmes et certaines des compositrices-interprètes que nous avons programmés ont ensuite lancé leur propre plateforme féministe dans leur scène musicale locale », a rapporté l’organisation, alors que d’autres sont passés d’une performance « dans leur chambre » à des événements avec d’autres artistes rencontrées au festival. 

« Le festival est parvenu à faire passer des messages féministes sur le terrain. Le langage féministe et des droits humains sont de véritables jargons, pleins de concepts. La présentation des messages et des principes sous diverses formes artistiques est une nouvelle manière de les envisager, bien plus digeste pour les publics qui découvrent notre travail », a-t-elle ajouté.

Passer en ligne pour plus de sécurité

L’organisation du festival s’est trouvée confrontée à une situation potentiellement dangereuse au cours du week-end du festival. La tenue d’un rassemblement de l’extrême-droite locale à seulement quelques kilomètres du lieu du festival a fait naître des inquiétudes pour la sécurité de tout le monde, et il a été décidé de le poursuivre en ligne. EMPOWER a rapidement réagi à la menace éventuelle, en prêtant l’oreille aux inquiétudes exprimées et en adaptant le programme du festival Perempuan. L’équipe de l’organisation se souvient avoir entendu le public dire que « [l]es gens ont peur. L’extrême-droite est violente ». « À cause de cette situation, certaines des créatrices de contenu, et particulièrement les conteuses et certaines bénévoles, se sont retirées du festival. Nous avons été contraintes de passer en ligne le jour du rassemblement. » 

Il est absolument essentiel de créer des espaces sûrs, insistent les organisatrices, pour continuer « notre parcours exploratoire et le renforcement des compétences » et pour veiller à ce que des événements clés tels que le Festival Perempuan puissent être fédérateurs et célébrer les droits des femmes.

Aborder la discrimination de genre dans le système juridique

EMPOWER s’est, plus récemment, alliée à une autre petite organisation féministe dénommée Family Frontiers (précédemment connue sous l’appellation de Foreign Spouses Support Group) pour se pencher sur les lois discriminatoires relatives à la citoyenneté en Malaisie. Ces deux organisations ont demandé une subvention à APC, en vue de mettre en lumière une loi ouvertement discriminatoire en matière de genre, qui porte sur la transmission de la citoyenneté aux enfants lorsque l’un des conjoints n’est pas originaire de Malaisie.

« Ce projet contribue à l’objectif d’APC d’interconnecter et de mobiliser différentes communautés et mouvements par le biais du partage de connaissances, de plateformes et d’actions collectives, et notamment le partage de ressources », expliquait Family Frontiers. 

EMPOWER et Family Frontiers ont pu fournir des informations à jour et vérifiables sur l’impact des lois et politiques nationales discriminatoires lors de mariages transnationaux pour les Malaisiennes et Malaisiens et leurs conjoints et enfants qui ne bénéficient pas de la citoyenneté malaisienne. Grâce aux informations recueillies et analysées lors de ce projet, les organisations ont pu mener des actions pour la promotion et la défense des droits des Malaisiennes et Malaisiens lors de mariages transnationaux, de leurs conjoints et de leurs enfants qui ne sont pas citoyennes et citoyens du pays. Leur travail a également mis en lumière la manière dont des crises, telles que la pandémie de COVID-19, aggravent les violations et discriminations subies par les plus vulnérables.

Cet article est une version d’une histoire proposée dans « Poursuivre le dialogue : Leçons tirées des subventions secondaires d’APC », un rapport rassemblant les conclusions d’entretiens et de sondages réalisés auprès de membres et partenaires d’APC qui ont bénéficié d’un financement à travers son programme principal de subventions, soutenu par l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (Sida) ou de nos autres subventions proposées dans le cadre de projets d’APC, et auprès de personnel travaillant à l’octroi de subventions au sein de l’organisation.

Cette histoire vous a inspiré·e à semer les graines du changement dans votre communauté ? Racontez-nous votre histoire en nous écrivant à l’adresse suivante : communications@apc.org.