Semer le changement : L’association camerounaise PROTEGE QV amplifie la défense des droits numériques sur le continent africain

Comment les membres d’APC améliorent-ils le quotidien de leurs communautés ? Nous présentons dans cette chronique des récits qui soulignent l’impact et les changements opérés par nos membres, avec l’aide de subventions secondaires d’APC. Ce soutien a permis à PROTEGE QV, basé au Cameroun, de contribuer au développement et à la promotion de la Déclaration africaine des droits et libertés de l’internet, et d’amplifier le travail de défense des droits numériques sur le continent.

Depuis 1995, PROTEGE QV travaille sur des moyens novateurs d’utiliser les technologies de l’information et de la communication (TIC) pour le développement rural, le soutien communautaire et la protection de l’environnement au Cameroun. L’une de leurs principales réalisations concerne la Déclaration africaine des droits et libertés de l’internet. L’organisation camerounaise a largement contribué à cette « initiative panafricaine qui vise à promouvoir les normes en matière de droits humains et les principes d’ouverture dans la formulation et l’application des politiques relatives à l’internet sur le continent ». Fondée sur des chartes et des documents africains largement acceptés en matière de droits de la personne, la Déclaration rassemble des organisations de la société civile afin de promouvoir l’adoption de ses principes et d’amplifier le travail de plaidoyer régional.

Avec l’appui des subventions d’APC, PROTEGE QV a été en mesure de mener des recherches et des actions de plaidoyer importantes au Cameroun. L’association a pu, entre autres, évaluer comment les principes clés de la Déclaration sont intégrés dans les droits de l’internet à l’échelle locale. « Nous voulons développer un index africain qui suit la mise en œuvre de la Déclaration africaine. Nous avons bénéficié de la subvention d’APC pour élaborer cette idée d’index dans notre pays », nous dit Sylvie Siyam, directrice de PROTEGE QV.

Dans le cadre de cette initiative, PROTEGE QV a également formé 20 personnes « ambassadrices » de plaidoyer. Elle a organisé une série de discussions « Impact Talks » sur les droits de l’internet afin de promouvoir la Déclaration et de plaider pour un meilleur accès à l’internet au Cameroun. Le taux de pénétration de l’internet au Cameroun a sensiblement augmenté ces dernières années, passant de 4 % en 2011, selon le rapport de PROTEGE QV dans l’OMSI sur « Les droits de l’internet et la démocratisation », à près de 29 % aujourd’hui. Étant donné cette hausse, il est plus crucial que jamais de promouvoir une approche basée sur les droits en matière d’utilisation et de développement de l’internet.

Semer les graines du changement

Lorsqu’on entreprend des projets comme celui-ci, des fonds de démarrage sont souvent nécessaires pour amorcer un changement, et c’est là que nos subventions secondaires se sont avérées une ressource précieuse pour PROTEGE QV. La mise en route de ce travail important a créé un effet domino, puisque le soutien d’APC a permis à PROTEGE QV d’avoir accès à d’autres financements plus importants. Lorsque les donateurs voient qu’une organisation est capable de réaliser « une petite activité avec beaucoup de répercussions », comme le décrit Siyam, cela facilite l’accès à des subventions futures qui peuvent contribuer de manière significative à la croissance d’un projet.

Faire des ponts à l’échelle régionale

Établir des liens avec des organisations partageant les mêmes idées est un autre moyen important d’accroître la portée et l’impact des projets de recherche et de soutenir l’activisme. Bien que PROTEGE QV soit membre d’APC depuis 2006 et que l’association ait participé activement à de nombreuses initiatives d’APC, elle n’a pas encore collaboré avec d’autres membres sur un projet commun financé par une subvention secondaire. Cela fait partie de ses projets : explorer des façons de réunir les membres du continent africain pour amplifier leur impact régional. Comme le dit Sylvie Siyam, l’association souhaite « utiliser les subventions pour aider à favoriser les interactions régionales. »

La proposition de créer un index africain pour la Déclaration est l’une des façons envisagées pour stimuler la collaboration régionale et rassembler les membres. Les subventions secondaires ont potentiellement un rôle important à jouer dans ces efforts. Comme l’explique Siyam, « si cinq à six membres de différents pays d’Afrique travaillent sur le même projet, si nous en discutons avec APC et qu’on accorde une subvention à chacun de ces membres, voilà qui peut amplifier l’impact de la subvention ». Si plusieurs organisations mettent en commun leurs ressources, leurs connaissances et leur expérience, la possibilité de mener des recherches importantes, dans différents pays, devient une réalité. Les résultats qui découleraient de ces collaborations pourraient avoir un effet considérable sur tout le continent.

L’histoire mentionnée dans cet article est tirée du rapport « Poursuivre le dialogue : Leçons tirées des subventions secondaires d’APC ». Ce rapport présente les résultats d’entretiens et d’enquêtes auprès de notre équipe de travail ainsi que des membres et partenaires d’APC qui ont bénéficié d’un financement à travers notre programme principal de subventions secondaires, soutenu par l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (Sida), ou de nos autres subventions secondaires proposées dans le cadre de projets d’APC.

Cette histoire vous a inspiré·e à semer les graines du changement dans votre communauté ? Racontez-nous votre histoire en nous écrivant à l’adresse suivante : communications@apc.org

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