Réseau Sida Afrique, Afrique centrale : Lutte au VIH/SIDA armé de blogues, wikis et courriels

Souvent, les personnes travaillant dans le secteur de la prévention du VIH/SIDA peinent à obtenir un portrait d’ensemble des succès et des échecs des programmes de VIH/SIDA dans les pays les plus affectés. Les informations clés sur les populations vulnérables qui ne sont pas encore atteintes par ces programmes manquent généralement à l’appel. C’est autour de ces deux raisons centrales que s’articule le travail du Réseau Sida Afrique, qui a décidé se tourner vers les technologies de l’information et de la communication (TIC). APCNouvelles a adressé quelques questions au secrétariat du réseau, situé à Brazzaville, en République du Congo. Chronique d’une lutte acharnée à l’aide de TIC.

À l’aide d’un projet de partage des connaissances sur le VIH/SIDA et de développement de partenariat, le Réseau Sida Afrique (RSA) remporte l’une des bourses Harambee 2007.

Souvent, les personnes travaillant dans le secteur de la prévention du VIH/SIDA peinent à obtenir un portrait d’ensemble des succès et des échecs des programmes de VIH/SIDA dans les pays les plus affectés. Les informations clés sur les populations vulnérables qui ne sont pas encore atteintes par ces programmes manquent généralement à l’appel. C’est autour de ces deux raisons centrales que s’articule le travail du Réseau Sida Afrique, qui a décidé se tourner vers les technologies de l’information et de la communication (TIC). Ses 210 organisations et individus membres sont désormais appelés à mettre la main à la pâte.

APCNouvelles a adressé quelques questions au secrétariat du réseau, situé à Brazzaville, en République du Congo. Chronique d’une lutte acharnée à l’aide de TIC

APCNouvelles : Quelles TIC utilisez vous dans le cadre de votre projet ?

RSA : Les TIC utilisées dans le cadre de ce projet sont la base de donnée en ligne ; le wiki ; le blogue ; le calendrier d’événements en ligne ; le bulletin d’information en ligne, puis évidemment le courrier électronique. 

APCNouvelles : De quelle façon ces TIC représentent elles une valeur ajoutée par rapport aux moyens traditionnels de mise en réseau ?

RSA : Je pense que les TIC ont fait naître de nouvelles opportunités économiques et sociales en Afrique. Jusqu’à présent, il nous était très difficile de traiter l’information pour plus de 200 membres. Avec l’emploi d’une base de données en ligne, cela nous permet de collecter des informations sur les compétences, les capacités et les domaines d’actions des membres du réseau. De plus, il sera plus facile d’y accéder à partir du site web (http://www.reseausida.org/). Les données seront d’ailleurs bientôt disponibles par pays et par groupe cible.

Le blogue servira à documenter les histoires vécues par les bénéficiaires des projets sur le terrain et à donner des points de vue informels et critiques en provenance des membres.

Le wiki sera quant à lui un espace de collaboration pour les membres, un outil plutôt interne, si on veut. Les ressources utiles y seront à l’affiche et chacun pourra y ajouter ou modifier le contenu.

Le calendrier d’événements en ligne va permettra aux membres de soumettre des informations sur les ateliers sur le VIH/SIDA, les conférences sur la santé ou encore les réunions du réseau auxquels ils vont participer.

Le forum de discussion va permettre d’échanger et de donner des points de vue sur des sujets importants et pertinents. Par exemple, nous avons eu une discussion dont le thème était la prévention  contre le VIH/SIDA, échec ou réalité. Elle avait durée trois mois. A cette occasion, les membres ont apporté un maximum d’expériences et de témoignages. Un rapport avait été envoyé aux membres ayant participé à la discussion.

La bourse Harambee servira donc à mettre en pratique la mise en réseau des groupes et à le faire évoluer vers un nouveau niveau.

APCNouvelles : Dites moi si je me trompe, mais il me semble que le travail que vous effectuez pourrait également  être réalisé par des gouvernements ou le secteur privé… Que faites-vous de tellement différent alors?

RSA : En partie, peut-être, je ne sais pas. Mais la coordination est à base volontaire et pour cette raison, il serait assez improbable que des gouvernements ou compagnies s’investissent à plein dans une initiative de ce type. Si nous n’avons jamais tenté de collaborer avec des agences gouvernementales en soi, il y a des membres de gouvernement qui apprécient et encouragent l’initiative du réseau. Le Réseau Sida comporte des membres qui ont des postes de responsabilité dans les organisations nationales ou internationales.

En fait, le Réseau Sida Afrique est une plateforme d’échange d’information d’expériences, de ressources et de formation spécialisée sur le VIH/SIDA. La vision en est de faciliter le développement des acteurs qui luttent contre le Sida. Plus souvent qu’autrement, ces acteurs ne sont pas animés par une logique d’État ou par la recherche de profits. Nous entretenons une communication fluide entre les ONG de même pays et de différents pays à travers le groupe de discussion en ligne.

APCNouvelles : Vous avez participé à un atelier sur la coordination de réseaux offert par le programme de bourses Harambee. Y avez-vous appris quelque chose concrètement?

RSA : Oui. J’ai appris une nouvelle façon de coordonner un réseau, comment un coordonnateur s’arrange pour avoir un réseau sain. Cela inclut par exemple de toujours chercher à obtenir un feedback des membres, contacter les membres hors liste et modérer efficacement une liste de discussion. Comment assurer aussi une bonne facilitation au sein d’un réseau : l’orientation et l’animation du groupe, la gérance de l’information, l’harmonisation du débat, encourager la collaboration, être à l’écoute des membres, créer un environnement favorable et mobiliser les ressources. Je n’oublie pas non plus les sessions de travail avec des pairs et l’importance de créer une identité pour le réseau à l’aide d’éléments visuels.

APCNouvelles : A quelles limites et défis faites-vous face ?

RSA : Depuis sa création en avril 2004, le Réseau Sida Afrique a mené plusieurs activités. Il a toutefois aussi été confronté à des problèmes de quatre ordres:

D’abord, la gestion des membres. Trois nouvelles demandes d’adhésion nous parviennent à chaque semaine. Ensuite, nous avons de la difficulté à exploiter les ressources actuelles du réseau. En d’autres mots, nous avons des membres qui possèdent des capacités, des compétences et des ressources qui malheureusement sont sous-exploitées. Gérer une liste où il y au moins une adhésion par jour n’est pas facile.

Je me souviens, il est arrivé un moment où il n’y avait pas de volontaires pour conduire la modération d’une discussion. Les messages venaient de partout et je vous assure que ce n’était pas facile pour la coordination.

La collecte d’information à la base, sur le terrain, dans les pays participants est certainement une autre contrainte de taille. Puis, lorsque l’information est recueillie, nous nous heurtons souvent à un site web qui n’est pas mis à jour régulièrement.

Le système de gestion du site sera, cette fois, collaborative. Avant, c’était à base volontaire, mais là, la subvention de Harambee va nous aider à payer un webmestre. Les membres pourront désormais aller directement mettre les informations sur le site, ce qui facilitera la mise à jour.

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