Lettre ouverte à Son Excellence Kofi A. Annan Secretaire-Général des Nations Unies

Cette semaine à Tunis, au Sommet mondial sur la société de l’information, à l’intérieur comme à l’extérieur du site officiel du sommet, nous avons été témoins d’atteintes graves aux droits humains et à la liberté d’expression. Veuillez signer la lettre ouverte aujourd’hui.

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Son Excellence Kofi A. Annan, Secrétaire général

Nations Unies

Room 3800, United Nations Headquarters

New York, NY 10017

Monsieur le Secrétaire Général,

Cette semaine à Tunis, au Sommet mondial sur la société de l’information, à l’intérieur comme à l’extérieur du site officiel du Sommet, nous avons été témoins d’atteintes graves sur les droits de l’Homme et la liberté d’expression. Ces atteintes se sont manifestées par le harcèlement des délégués, les agressions contre les journalistes tunisiens et internationaux et les défenseurs de droits de l’homme, le déni du droit d’entrée dans le territoire, le blocage des sites Internet, et des lignes de communication téléphonique, la censure de documents et de discours, l’interdiction et la perturbation des réunions.

Avant le sommet de Tunis, les organisations de la société civile vous ont exprimé le 1er octobre 2005, dans une lettre commune leurs profondes préoccupations concernant le choix de la Tunisie comme pays d’accueil. Vous avez répondu le 27 octobre 2005 en indiquant que vous partagez ces préoccupations. Vous avez également exposé les mesures que les Nations Unies avaient prises pour inciter la Tunisie à se conformer à ses engagements internationaux en matière de droits humains.

Les événements de cette semaine à Tunis sont le point culminant d’un processus préparatoire, qui a commencé à Hammamet en juin 2004, où la participation et le mode de fonctionnement de la société civile ont été sérieusement perturbés en raison de la présence envahissante des fonctionnaires du gouvernement tunisien et de leurs porte-voix dans toutes les réunions et les structures de la société civile. La tenue du sommet en Tunisie, sous les auspices du gouvernement tunisien a non seulement mis en lumière les faibles performances du pays hôte en matière de droits de l’homme, il a également remis en question l’adéquation des mécanismes des Nation unies avec la participation de la société civile.

Nous croyons qu’il est essentiel que des leçons de ce qui a eu lieu ici cette semaine soient tirées et nous vous appelons par conséquent, monsieur le Secrétaire général des Nations unies, à ouvrir une enquête sur les atteintes aux droits de l’Homme et à la liberté d’expression dont nous avons été témoins en Tunisie avant et pendant le sommet mondial sur la société de l’information. Nous vous demandons d’observer étroitement la phase de suivi en Tunisie.

Nous vous demandons également de réexaminer fondamentalement les procédures amenant au choix d’un pays hôte, les protocoles des accords entre les pays d’accueil et des agences de l’ONU ainsi que les engagements exigés d’un pays d’accueil. Nous vous demandons en outre de réviser les règles de l’ONU pour l’accréditation de la société civile à l’ECOSOC et aux conférences de l’ONU afin de mettre un terme à l’exclusion des organisations de la société civile sur l’unique base de la décision d’un seul gouvernement avec nul droit de recours devant une commission indépendante.

Cette semaine nous a rappelé à l’importance d‘être constamment vigilants et fait penser au courage de ceux qui osent s’exprimer face à la répression et à la censure. Nous savons que vous partagez nombre de nos préoccupations et espérons sincèrement que vous répondrez rapidement à nos demandes.

Sincèrement,

Signataires

Lettre ouverte sur le site du Sommet citoyen sur la société de l’information

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