Outils Web 2.0 pour le développement

       

      Alors que les médias chantent les louanges de Facebook et de YouTube comme moyens de réseautage en ligne, APC s’inquiète de ce que les outils web 2.0 peuvent faire pour des gens qui n’ont pas un bon niveau d’accès internet ni l’équipement voulu. À la mi- 2007, APC s’est associée avec des partenaires aux vues similaires pour organiser une grande conférence à ce sujet. Au même moment, APC a commencé à travailler sur plusieurs initiatives en rapport avec l’application des outils web 2.0 pour le développement.

      Conférence Web2forDev et formation

      En 2007, pour la première fois, un groupe important de gens travaillant d’une manière ou d’une autre dans le domaine du développement se sont rencontrés pour parler des avantages et des inconvénients d’applications de pointe sur le web dans un contexte de bande passante insuffisante et d’accès limité à un matériel puissant. Beaucoup ont eu l’occasion de se familiariser avec les outils au cours d’un atelier co-organisé par APC à la conférence appelée Web2forDev. La communauté s’intéresse de plus en plus au Web2forDev dans la perspective d’une utilisation de la technologie de pointe afin de combler les écarts dans l’accès aux TIC, plutôt que de l’élargir encore plus.

      Le programme de l’usage stratégique (PUS) d’APC a publié des vidéos filmées durant la conférence dans deux formats accessibles. On peut les voir sur le wiki de la conférence, un espace qui est devenu un centre de ressources à guichet unique pour tous ceux qui s’intéressent aux questions liées au Web2fordev.

      Web2.0 et projets de formation

      Atelier Web2.0 pour les formateurs ougandais, décembre 2007

      Loin des couloirs de la conférence et des espaces en ligne, l’équipe de l’usage stratégique et l’Institut international pour la communication et le développement (IICD) se sont rendus sur le terrain en Afrique de l’Est. Ils ont préparé un atelier de partage des compétences pour les formateurs de TIC qui vivent et travaillent dans un environnement où la bande passante est tellement limitée que le téléchargement d’un courrier électronique avec un document pdf peut réduire un ordinateur au silence pendant plusieurs minutes. Pendant ces trois jours, les formateurs locaux ont appris comment leurs homologues utilisent les applications du web 2.0, se sont familiarisés avec de nouveaux outils et les ont essayés par le biais de cours pratiques.

      Pour plus de renseignements sur l’atelier, voir web2fordev wiki.

      Web 2.0 et la connectivité ougandaise – commentaires des participants de l’atelier

      « Après l’atelier de Kampala, j’ai créé un plateforme wiki pour l’Initiative logiciels libres et développement dans la région rurale de Busoga (BROSDI). L’équipe a pu ainsi centraliser les documents et chacun peut contribuer. J’ai également réussi à utiliser le RSS et le lecteur Google. Avant, je vérifiais tout le temps tous ces sites web pour voir s’il y avait des appels de propositions et des événements sur les politiques de TIC. Cela prenait beaucoup de temps et compte tenu de la mauvaise connectivité, je finissais par ouvrir des pages dont certaines ne s’ouvraient jamais. Mais maintenant, tout arrive dans un endroit central et je rejette tout ce qui n’est pas utile. J’utilise moins de bande passante puisque je lis les fils de syndication avant d’aller aux pages qui pourraient prendre plus de temps à ouvrir ». Lillian Nalwoga, CIPESA, formatrice de ItrainOnline.

      « J’ai fait connaître les blogues à certains membres dans une communauté à Tororo (Est de l’Ouganda). Ils étaient enthousiastes à l’idée de commencer un blogue, bien que la lenteur de la connectivité et les coupures de courant étaient frustrantes autant pour moi que pour eux. […] J’ai également formé des membres du personnel de la Centenary Rural Development Bank au sujet des wikis et je prévois un suivi pour voir jusqu’où ils sont allés ». Onyuthi John, formateur de ItrainOnline

      « J’ai essayé d’utiliser les outils Web 2.0 dans mes classes. La connectivité continue à être un problème important. Sinon tout le monde est ravi. » Gerald Kavuma, formateur.

      Module de formation IMARK sur les outils de réseautage social

      En 2008, APC a travaillé à la création d’une unité de formation sur le réseautage social pour la prochaine version d’IMARK, le progiciel d’auto-formation. Une fois finalisée, cette unité de formation, ainsi que d’autres, sera disponible sur CD et sur le site du projet.

      Se rencontrer et apprendre en ligne

      APC s’est lancée dans les plateformes de réunions en ligne qui faciliterait la collaboration tout en réduisant la nécessité de réunions en personne et des déplacements connexes. La recherche porte sur les outils qui seraient adaptés à la grande diversité du réseau d’APC, tant sur le plan des langues, des systèmes d’exploitation utilisés que de la qualité de la connectivité, etc.

      Afin d’accroître l’impact et la rentabilité des nombreuses initiatives de renforcement des capacités, APC a commencé à faire l’essai de systèmes de gestion de l’apprentissage en ligne libres. Il s’agit de créer des cours en ligne autour des nombreux projets de formation auxquels participe APC (sans fil communautaire, communication en ligne sécurisée, droits d’internet, etc.).

      Futures initiatives prévues

      APC est consciente du rôle très important que le réseautage social commence à jouer dans la participation de la société civile à une contestation. Comme on pouvait s’y attendre, ces nouvelles possibilités se développent là où la connectivité est bonne, l’alimentation électrique fiable, la bande passante suffisante, où l’on peut suivre facilement des cours d’informatique et où il existe du matériel de grande spécification.

      Nous voyons qu’outre les possibilités très intéressantes qu’il crée pour la participation, les nouveaux outils du réseautage social peuvent également attirer l’attention sur la marginalisation de ceux qui ne sont pas aussi bien connectés. S’y ajoute tout le battage qui accompagne généralement l’arrivée d’une nouvelle technologie et qui bien souvent, aliène ceux qui ont de la difficulté à devoir constamment s’adapter à de nouvelles façons de travailler.

      Notre préoccupation est de savoir comment les gens peuvent utiliser la technologie. Pour nous, la technologie Web 2.0 du réseautage social va dans le sens de ce qui motive notre travail depuis le début des années 90 – c’est-à-dire, comment les gens peuvent être autonomisés par la technologie tout en la façonnant.

      Dans un proche avenir, nous prévoyons lancer un projet qui comprendrait les activités suivantes :

      • Organisation d’un atelier de partage des compétences sur le réseautage social pour les défenseurs africains des TIC et les travailleurs en développement. Cet atelier renforcerait les capacités des participants et contribuerait aux « Guides de réseautage social » que propose APC pour ceux qui travaillent dans le secteur du développement.
      • Préparation d’une méthodologie de formation sur « L’utilisation des outils de réseautage social pour le développement » qui serait utilisée pour des cours de formation d’APC et serait mise à la disposition des praticiens du développement.
      • Préparation d’une série de « Guides de réseautage » en s’appuyant sur l’expérience d’APC dans la formation dans ce domaine, ainsi que de l’atelier de partage des compétences prévu en Afrique.

       

      Photo par Rastin Mehr.

       

      Équipe de projet 
      Karel Novotný Portugal
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