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Un nouveau rapport qui révèle à quel point l’internet tel que nous le connaissons est vulnérable vient d’être publié par deux organisations de la société civile mondiale.

Le rapport annuel intitulé, Observatoire mondial de la société d’information (OMSI), a été publié en novembre par l’Association pour le progrès des communications et le bailleur de fonds néerlandais Hivos. L’ OMSI 2009 est intitulé L’accès à l’information et au savoir en ligne – faire progresser les droits humains et la démocratie. La publication complète est maintenant disponible en français, ainsi qu’une version réduite en espagnol.

Le rapport montre qu’il ne s’agit pas de simplement allumer son ordinateur pour accéder à l’information et au savoir en ligne, et que rien ne garantit que la richesse de l’information disponible sur l’internet aujourd’hui le sera demain. Que ce soit par de nouvelles lois destinées à contrôler le contenu en ligne, le blocage des sites web ou des lois restrictives sur les droits d’auteur qui empêchent les pays pauvres et les personnes handicapées d’accéder à l’information, ce qui était jusqu’ici un espace libre et ouvert de partage du savoir est en train de se refermer de bien des façons. Comme un auteur le dit, la société de l’information implique « une lutte constante entre les forces de l’autoritarisme et la démocratisation ».

Les principaux enjeux

Les facteurs importants qui influent sur l’accès à l’information et au savoir en ligne sont révélés dans le rapport, notamment les débats sur les droits de propriété intellectuelle, les droits au savoir, les normes ouvertes et l’accès aux ressources pédagogiques et aux bibliothèques.

Le rapport présente également un examen des institutions et une réflexion sur les indicateurs de l’accès à l’information et au savoir. Quarante-huit rapports pays – dix de plus que l’an dernier – analysent la situation de l’accès à l’information et au savoir en ligne dans des pays aussi différents que la République démocratique du Congo, l’Égypte, le Mexique, la Suisse et le Kazakhstan, tandis que les rapports régionaux donnent une vue d’ensemble des tendances régionales en Amérique du Nord, en Amérique latine et les Caraïbes, en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie du Sud et en Europe.

Cartographie des droits : « droits culturels » au Mexique, « droits des victimes de la pollution » en Suisse, « droits des surendettés » en Côte d’Ivoire

Pour la première fois cette année, on trouve une section qui cartographie visuellement les droits dans le monde grâce aux recherches dans Google, ainsi qu’une analyse visuelle des messages Twitter envoyés pendant la dernière crise politique en Iran. Les deux projets de recherche présentés sont des tentatives d’études sur le web où l’outil utilisé fait partie de l’analyse, donnant ainsi des résultats fascinants.

Par exemple, si l’on se fie aux résultats des recherches dans Google, on pourrait dire que les pays ont des préoccupations très différentes en ce qui concerne les droits : les « droits culturels » au Mexique, les « droits des victimes de la pollution » en Suisse, le « droit à l’éducation dans un langage des signes autochtone » en Finlande ou les « droits des surendettés » en Côte d’Ivoire

Il faut rester vigilant : l’internet ouvert se referme tranquillement

« L’intérêt d’une publication comme celle-ci – illuminer les zones moins claires, faire ressortir les différences, les domaines de difficultés et de changements – est de nouveau mis en lumière dans les rapports réunis ici », a indiqué le rédacteur en chef de OMSI, Alan Finlay. « Tout le monde ne profite pas de la société de l’information ouverte. Et pour ceux qui en profitent, cela devient de plus en plus relatif. Dans bien des cas, les auteurs ont fait preuve de beaucoup de courage en écrivant leur article, compte tenu du contexte répressif dans lequel ils travaillent ».

Ironiquement, le monde de l’accès à l’information en ligne comporte lui-même des obstacles au savoir: il existe des poches de spécialisation au-delà des discussions au quotidien de la plupart des gens, ce qui signifie que des droits fondamentaux comme la liberté d’expression, le droit de participer et la liberté d’apprendre et de savoir sont rarement abordés dans les médias de masse.

L’Observatoire mondial de la société d’information 2009 vise à démystifier cet environnement, tout en mettant en garde ceux qui pensent que leur droit à l’accès et à l’utilisation du contenu qu’ils trouvent sur l’internet est assuré pour toujours.

L’Observatoire mondial de la société de l’information 2009, publié en version imprimée et en ligne par l’Association pour le progrès des communications (APC) et l’organisation de développement néerlandaise Hivos, recueille les perspectives des spécialistes, analystes et activistes des TIC et des organisations de la société civile dans le monde entier.

La production de la version en français de OMSI a été possible grâce à l’Agence suédoise de développement international (Sida), et de la version en espagnol par l’Agence swisse pour le développement et la coopération.

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En réponse à la nouvelle publication de l’OMSI 2009, plusieurs commentateurs éminents ont fait les observations suivantes :

« L’Observatoire mondial de la société de l’information a entrepris la tâche difficile et extrêmement importante d’aborder les questions convergentes de la liberté d’expression, de l’accès au savoir et à l’information et des droits numériques dans un contexte mondial et comparatif. Le rapport est une ressource particulièrement utile pour surveiller ces développements et pour réfléchir aux moyens de formuler les programmes sur les droits pour la société de l’information aux niveaux national et international. Bon nombre de ces questions sont au premier plan dans les débats sur les politiques depuis dix ans, mais les chercheurs, les défenseurs des droits et les décideurs ne disposaient pas d’un cadre permettant d’en faire une représentation et de les comparer au niveau mondial. Il en ont un désormais ». Joe Karaganis, Social Science Research Council

« J’aime particulièrement la section sur les mesures. Sans de bons indicateurs et indices, comment peut-on mesurer le progrès? L’économie du savoir a besoin d’indices à la fois qualitatifs et quantitatifs. Il est particulièrement intéressant de donner une place centrale aux droits humains et au développement humain. Cela donne une « âme » aux mesures. Il s’agit selon moi de la publication la plus équilibrée sur l’accès à l’information depuis le SMSI ».

Buhle Mbambo-Thata, directeur exécutif, University of South Africa (UNISA), Services des bibliothèques

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Rapports pays dans l’OMSI 2009
Afrique (16): Algérie, Cameroun, République démocratique du Congo, République du Congo, Égypte, Éthiopie, Kenya, Maroc, Namibie, Nigeria, Rwanda, Afrique du Sud, Tunisie, Ouganda, Zambie, Zimbabwe
Amériques (10): Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Costa-Rica, Jamaïque, Mexique, Paraguay, Pérou, Uruguay
Asie-Pacifique et Moyen-Orient (15): Bangladesh, Inde, Iraq, Japon, Jordanie, Kazakhstan, République de Corée, Kirghizistan, Territoire palestinien occupé, Pakistan, Philippines, Arabie Saoudite, Syrie, Tadjikistan, Ouzbékistan
Europe (7): Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Pays-Bas, Roumanie, Espagne, Suisse

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Pour en savoir plus, veuillez communiquer avec
Alan Finlay
Rédacteur en chef de l’OMSI
alan@openresearch.co.za
Id Skype: Alan_Finlay
Johannesburg, Afrique du Sud
Des interviews peuvent être organisés avec les auteurs.
www.GISWatch.org ******

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